samedi 10 janvier 2015

Le Journal d'Anne Frank - Anne Frank

Anne Frank est née le 12 juin 1929 à Francfort. Sa famille a émigré aux Pays-Bas en 1933. À Amsterdam, elle connaît une enfance heureuse jusqu'en 1942, malgré la guerre. Le 6 juillet 1942, les Frank s'installent clandestinement dans " l'Annexe " de l'immeuble du 263, Prinsengracht. Le 4 août 1944, ils sont arrêtés sur dénonciation. Déportée à Auschwitz, puis à Bergen-Belsen, Anne meurt du typhus en février ou mars 1945, peu après sa sœur Margot. La jeune fille a tenu son journal du 12 juin 1942 au 1er août 1944, et son témoignage, connu dans le monde entier, reste l'un des plus émouvants sur la vie quotidienne d'une famille juive sous le joug nazi.

  • Auteur : Anne Frank
  • Éditeur : Le Livre de Poche
  • Année parution : 1950
  • Nombre de pages : 415 pages

(ou 16/20)

Je tiens avant tout à dire que je ne jugerai pas de ce roman comme je le fais habituellement avec les romans conventionnels. Ça m'est tout à fait impossible dans la mesure où il s'agit d'une histoire vraie, d'un journal intime, du récit d'une tragédie, vue de l'intérieur. Et on ne juge pas de la vie des autres. Surtout quand ils ne sont plus là pour se défendre.

1942. La guerre fait rage en Europe, des centaines de juifs sont envoyés chaque jour dans des camps de concentration. Face à ces événements horribles, la famille Frank se sent de plus en plus menacée, jusqu'au jour où Margot, la plus âgée des deux sœurs Frank, reçoit l'ordre de se rendre immédiatement à l'un de ces camps. Aussitôt, l'urgence de fuir, de se cacher, frappe de plein fouet cette pauvre famille, qui avait heureusement prévu un plan. Ce plan, c'est l'Annexe, leur seule chance de s'en sortir. Aidés d'amis et de collègues, ils se rendent dans cette cachette, juchée tout en haut de l'immeuble à bureaux d'Otto Frank, le père.

Ils y resteront deux ans : deux ans de pénibles confrontations avec leurs colocataires, cent-quatre semaines sans sentir l'air frais du matin sur leurs joues, sans sentir le soleil sur leur peau. Sept-cent-trente jours à vivre, ou plutôt, à survivre qu'avec de maigres ressources, à craindre qu'on les découvre. Et ces années auront fait vieillir Anne bien plus vite que prévu, sans même qu'elle vive pleinement son adolescence. Cette période, elle l'aura vécue entre les pages de son journal et de ses livres... Jusqu'à ce que l'Annexe soit découverte et forcée d'affronter l'hostilité des camps de concentration. Un an avant la fin.

En fait, à travers le journal d'Anne, on voit véritablement la deuxième guerre mondiale de l'intérieur, la peur, la colère, l'incompréhension. On voit la misère des gens, leur détresse. Mais surtout, ce sont les sentiments d'Anne qui sortent du lot, car, après tout, c'est elle qui, coincée entre ces murs, relate ce qui se dégage de tout ça. Et c'est à la fois très touchant et troublant. On finit forcément par se sentir près d'elle et, oh! On voudrait tellement les aider !

J'ai été profondément impressionnée par la maturité d'Anne. Même s'il est vrai qu'elle conserve parfois certaines réflexions d'une jeune fille de 13 ans (heureusement !), on la voit très vite grandir, s'assagir, mais aussi, s'assombrir. Bref, elle a une plume remarquable pour quelqu'un de son âge et je crois qu'elle aurait fait une excellente écrivaine.

D'ailleurs, j'ai aimé qu'elle raconte son histoire avec une telle authenticité. C'est vrai, il y a des passages plus longs, des réflexions plus égoïstes ou juste méprisantes, mais elle ne s'est jamais censurée (du moins, c'est l'impression qu'on en a) et elle décrit les choses comme elle les voit. Cela donne à son journal tout son intérêt. Ça rend le tout réel, humain.

Par contre, si je m'attendais à fondre en larmes (comme pour plusieurs récits de cette époque malheureuse), ça ne m'est pas arrivé, Et c'est tout à fait normal, au fond. Le journal d'Anne coupe brusquement, puisqu'ils ne s'attendaient absolument pas à être découverts cette journée-là. Rien de larmoyant, donc. Pourtant, il n'en reste pas moins que j'ai été, que je suis et que je serai toujours choquée, atterrée devant l'injustice du destin d'Anne et de sa famille : se cacher pendant deux ans (jusqu'en 1944), puis survivre au camp de concentration, tout ça pour mourir UN MOIS avant la libération. J'ai le goût de pleurer juste à cette idée...

En résumé, je suis contente d'avoir enfin lu son récit, d'avoir vécu ces deux années avec elle. Quand j'y pense, je me dis que j'ai toujours eu l'impression de lui devoir ça, que c'était la moindre des choses. Tout comme je le devais aux victimes des deux Grandes Guerres. Qu'ils reposent en paix.

18 commentaires:

  1. Éternel best-seller qui m'a éveillé à la lecture dans mon enfance...

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Heureusement que les gens le lisent encore autant à ce jour... Ça permet de ne jamais oublier ce désastre :/ ...

      Effacer
  2. Comme tout le monde j'ai entendu parler de ce livre, mais -honte à moi- je ne l'ai toujours pas lu. Pourtant il m'intérèsse beaucoup alors il faut vraiment que je me le procure.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Oui, il faudrait bien que tu le lises ;) C'est vraiment un livre troublant, difficile à oublier, je crois...

      Effacer
  3. J'aimerais beaucoup lire ce livre, je pense que je ressens la même chose que toi, comme un devoir..

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Après tout ce qu'ils ont vécu, c'est comme la moindre des choses, hein ?

      Effacer
  4. Ce livre est tellement émouvant... Anne a mis sur papier toutes ses pensées et son histoire est super touchante !
    Comme toi, je ressens de l'injustice pour sa famille qui s'est cachée durant 2 ans pour mourir avant la libération...

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. On a vraiment un accès direct à sa vie... Et la pauvre :( Toute son adolescence gâchée, effacée, pour finalement s'éteindre dans l'un de ces affreux camps...

      Effacer
  5. Ce roman est très touchant, l'histoire d'Anne Frank est vraiment poignante.

    RépondreEffacer
  6. J'avais aussi été captivée par ce récit.

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Et moi donc... J'aurais tellement voulu pouvoir l'aider....

      Effacer
  7. Je l'avais commencé étant petite mais arrêté car j'étais trop submergée par les émotions. Du coup je n'ai jamais osé le ré ouvrir :(

    RépondreEffacer
    Réponses
    1. Oh, je comprends... Ma mère m'avait carrément interdit de le lire quand j'étais plus jeune, alors je m'étais rabattue sur un documentaire !

      Effacer
  8. Un livre que j'ai lu il y a quelques temps mais qui restera dans ma mémoire ;)

    RépondreEffacer
  9. Tu as écrit une très belle critique, et, tout comme toi, son journal m'a énormément touchée. J'en ferai prochainement une critique, passe voir sur mon blog si tu le souhaite (http://darknessofsoul.skyrock.com/) ^^

    RépondreEffacer
  10. Ces formidable et qui fait pleurer je souhaite qu'elle repose en paix

    RépondreEffacer